Trouvé ! est une série de blogs occasionnels de Jessa Agilo, la fondatrice d’Étang d’Arts.
La création d’une nouvelle entreprise dans le domaine des arts se fait rarement en peu de temps.
J’ai été initié au concept de “sweat equity” à la fin des années 1980. À l’époque, je passais de nombreuses journées et nuits blanches à m’efforcer d’affiner mes compétences pour mon métier de compositeur à l’université.
Étant un peu un passionné de données, j’ai très vite réalisé que pour chaque seconde de son que je produisais, il y avait des heures, voire des jours ou des semaines de contemplation, de réflexion spirituelle et technique, d’écoute approfondie et de répétitions avant que mes sons puissent être partagés avec un public
Progressivement, les rapports définitivement aberrants de 1 : 8 640 (10 secondes de son pour 1 jour de préparation) à 1 : 60 480 (10 secondes de son pour 7 jours de préparation) sont devenus mes propres cartes de “sweat equity” que j’investissais dans ma jeune carrière musicale. Comparé à un ratio de 40 heures de travail par semaine de 1 : 4,2 (40 heures de rémunération en espèces pour chaque 7 jours), l’investissement en temps et en énergie nécessaire pour devenir compositeur était un engagement massif qui était rarement rémunéré.
Comme beaucoup d’autres avant moi, c’est cette abondance de temps et la précarité des revenus qui m’ont inexorablement amené à orienter ma carrière, au début des années 2000, vers l’aspect plus commercial des arts, et en 2014, le lancement d’Étang d’Arts.
Diriger l’évolution d’Étang d’Arts a été une expérience merveilleuse, même si elle a aussi été un défi pour mon emploi du temps personnel et mon portefeuille. Mes collègues, mes amis et ma famille m’ont averti de l’importance du “sweat equity” nécessaire pour créer une nouvelle entreprise dans le domaine des arts. Bien que les récompenses aient été nombreuses – plus à ce sujet dans une prochaine publication – l’investissement requis a été plus élevé que prévu, mais toujours nettement inférieur à ce qu’il était à l’époque où j’étais compositeur.
Comme indiqué dans les deux tableaux ci-dessus, les deux premières années (avant la constitution de la société en 2017), j’ai dû fournir 57 000 $ et 1 400 heures de contributions en nature en termes de temps et de dépenses. En 2017, la première année de la constitution de la société, mes contributions en nature sont passées à 88 825 $ et 2 575 heures, puis à 106 225 $ et 2 385 heures en 2018, avant de tomber à 48 000 $ et 990 heures de contributions en temps et en dépenses en 2019. Depuis 2015, j’ai contribué 61 800 $ en liquide pour les dépenses courantes d’administration, de production, d’éducation, de marketing, de collecte de fonds et d’administration d’Étang d’Arts.
Au début, je me suis débrouillé avec Étang d’arts en travaillant également comme travailleur indépendant dans le domaine des arts, y compris 1 455 heures d’autres emplois en dehors de l’Étang d’Arts en 2015, 2 105 heures en 2016, 1 348 heures en 2017 et 382 heures en 2018, avant de tomber à zéro en 2019. Les revenus d’Étang d’Arts avaient suffisamment augmenté en 2018 pour commencer à fournir une compensation en argent pour mon temps à 885 heures, suivies de 1 775 heures en 2019. Cela a entraîné de nombreuses longues journées de travail, avec une moyenne de 50 à 78 heures par semaine, même si depuis 2017, au moins 6 semaines par an ont dépassé les 100 heures par semaine.
Ainsi, mes ratios de “sweat equity” pour le temps nécessaire afin de lancer Étang d’Arts pour les cinq premières années ont été les suivants (par rapport à une année de travail normale de 2 000 heures) : 1 : 1,26 (2015), 1 : 1,22 (2016), 1 : 1,96 (2017), 1 : 1,83 (2018), et 1 : 1,38 (2019).
Une des questions qui se pose le plus souvent est de savoir si je le referais en sachant la quantité de travail et d’investissement personnel que cela implique. Sans hésitation, ma réponse est toujours oui, absolument. Les communautés que je dessers méritent tout ce que je peux leur donner.
D’autres réflexions à venir alors que ArtsPond célèbre sa cinquième saison en 2019-20 !